Le marché de la voiture électrique tarde à exploser
Il y a peu de chances pour que vous ayez le sentiment que les véhicules électriques envahissent nos routes. Certes, on en voit de plus en plus, et pas seulement en ville, mais le marché reste bien en deçà des prévisions qui ont été faites par les observateurs du monde de l’automobile il y a quelques années. On constate une progression légère mais constante depuis cinq ou six ans. Les professionnels y voient une certaine frilosité des automobilistes face à la nouveauté. L’offre évolue pourtant dans le bon sens avec toujours plus de modèles disponibles et un rapport performance/prix qui ne cesse de s’améliorer. Il y a donc plein de bonnes raisons de passer à l’électrique mais cela ne se traduit pas encore en chiffres.
La voiture électrique : un marché moribond
L’année 2017 le marché a connu une croissance atteignant + 17 % avec un total de 25 000 véhicules électriques immatriculés. Star incontestable des voitures électriques, la Renault Zoe représente à elle seule près des deux tiers du marché. Mais l’année 2018 s’annonce délicate avec de très mauvais résultats au premier trimestre. Certains y voient seulement un signe d’immaturité du marché qui fonctionne encore par à-coups.
Avec seulement 1155 immatriculations en février 2018, la Zoe est en repli de 26,2 % par rapport à février 2017. La Nissan Leaf semble elle par contre bénéficier de la baisse de prix décidé par le constructeur avec + 10 %. Le podium est complété par la BMW i3 à + 5 %.
Un prix d’achat qui fait peur
Nul ne peut nier que le véhicule électrique est plus cher à l’achat et que cela constitue forcément un frein à son développement. On sait pourtant aujourd’hui que c’est une solution économiquement intéressante pour les personnes, particuliers ou professionnels, qui effectuent des trajets réguliers d’une centaine de kilomètres. On estime que le véhicule électrique devient valable à partir de 12000 à 13000 km par an. Son coût d’utilisation est en effet bien inférieur à celui d’une voiture thermique essence ou diesel.
Un coût d’usage imbattable
Les acheteurs, habitués à comparer des prix d’achat quand les professionnels aimeraient parler du coût total de possession qui englobe le prix d’achat, le coût au km et le coût d’entretien, tardent à comprendre que si leur véhicule électrique leur revient plus cher à l’acquisition, il leur coûtera ensuite nettement moins cher. Le coût moyen d’usage d’une petite citadine est estimé à 0,10 €/km, celui d’un véhicule électrique ne dépasse pas 0,02 €/km quand on effectue les recharges à la maison, soit 5 fois moins.
Idem pour l’entretien avec une économie moyenne de 30 %. Les deux raisons principales à cela sont qu’un véhicule électrique ne requiert effectivement pas de vidange et que l’usure du système de freinage est bien moins rapide. Il est même possible de trouver des pièces détachées pour votre Renault Zoé en ligne afin d’assurer l’entretien par vos propres moyens.
Autre avantage à ne pas négliger, le coût d’assurance est moins élevé, car les véhicules électriques sont moins sujets aux accidents grâce à un comportement globalement plus responsable de leurs conducteurs.
Les aides à l’achat
Vous avez forcément entendu parler du bonus–malus écologique qui s’applique à l’acquisition des voitures neuves, il s’agit d’un dispositif fiscal destiné à combattre les émissions de gaz à effet de serre. Plus une voiture émet du CO2, plus le malus à l’achat est important. Les voitures propres bénéficient en contrepartie du bonus écologique, c’est le cas des voitures électriques pour lesquelles il s’élève à 6000 €. À cela peut s’ajouter le super-bonus qui a vu le jour en 2015 et qui permet actuellement de bénéficier d’une aide supplémentaire de 2500 € lorsque l’on met à la casse une voiture essence d’avant 1997 ou diesel d’avant 2001.